Fabrication des euros et monnaies courantes

La Monnaie de Paris exerce pour l’État la mission régalienne de frappe de la monnaie courante en situation de monopole pour les euros français, mais aussi pour d’autres devises étrangères dans un contexte concurrentiel international.

L’usine de Pessac (Gironde) assure depuis 1973 la fabrication de ces pièces, depuis la découpe des flans jusqu’au conditionnement final. Environ 1 milliard de pièces courantes sont frappées par la Monnaie de Paris dans son usine de Pessac chaque année.

Afin de développer les marchés export, une Direction des monnaies courantes étrangères a été créée en 2010 afin de renforcer cette offre. La production des monnaies étrangères représente actuellement plus d’un tiers des volumes frappés à Pessac, et s’élève de 400 à 500 millions de pièces par an.

Processus industriels des monnaies courantes

Gravure : L’atelier est composé de quatre graveurs à Pessac (huit à Paris) pratiquant encore les anciennes techniques de taille directe et usant également des dernières technologies 3D et virtuelles.

Outillage : Assistés par des ouvriers professionnels très qualifiés, l'outilleur réalise des coins, paire d’outillages en métal gravée avec la face de la pièce d’un côté et le revers de l’autre.

Monnayage : C’est la frappe du flan (rondelle de métal prête à la frappe) entre une paire de coins sur une presse. La cadence des presses à Pessac est de 850 coups/minute. Les pièces peuvent être monocolores ou bicolores. Ce procédé breveté par la Monnaie de Paris dès l’époque du franc permet l’assemblage d’une couronne et d’un cœur au même moment que la frappe de la pièce. L’usine de Pessac frappe également les monnaies de collection et les fabrications monétiformes (médailles-souvenir). Un contrôle qualité est effectué à chaque étape de la réalisation.

Conditionnement et expédition : Les pièces frappées sont conditionnées selon la demande du client. Elles sont ensuite stockées en attente d’expédition au client. L’usine propose plusieurs types de conditionnement pour ses divers clients étrangers (rouleaux, cartons, caisses, boites…).

Dénaturation : Les monnaies courantes obsolètes ou usées passent dans l’ « atelier de dénaturation ». Leur valeur faciale y est détruite par écrasement des monnaies. Elles redeviennent alors de la simple matière qui est ensuite recyclée dans la filière métal.

Une institution à la pointe de la technologie

La Monnaie de Paris a traversé les siècles en s’adaptant aux évolutions de son temps. Depuis la frappe au marteau jusqu’à la découpe laser, l’institution a su développer de nouvelles techniques de fabrication. A l’échelle internationale, elle est reconnue comme disposant de l’une des cinq meilleures qualités de frappe au monde et elle se situe parmi les établissements monétaires les plus dynamiques en matière d’innovation technologique. Elle est régulièrement primée pour l’excellence de ses productions avec des distinctions telles que le prix « Coin of the Year » (COTY) lors d’événements mondiaux spécialisés en numismatique.

Le département de la recherche & du développement explore les possibilités d’innovation dans les secteurs des matériaux, des formes et des procédés industriels. Son activité se concentre sur cinq grands axes : les monnaies de collection, l’outillage, les matériaux pour monnaies courantes, les techniques de frappe et les nouveaux moyens de paiement.

Ces actions permettent à la Monnaie de Paris de conserver un avantage concurrentiel en matière technologique, afin de proposer au public des produits de qualité, originaux et innovants. Elle se donne ainsi les moyens de relever de nouveaux défis techniques et de viser les meilleurs standards mondiaux.

Développement durable et lutte contre le faux monnayage

L’usine de Pessac fait partie du cercle très restreint des établissements monétaires mondiaux à posséder la triple certification QSE (Qualité Sécurité Environnement) : ISO 9001 sur la qualité des produits, ISO 45001 pour les mesures prises en termes de sécurité et de santé au travail des collaborateurs et ISO 14001 pour l’engagement de l’établissement en faveur de l’environnement.
Reconnue pour ses savoir-faire, la Monnaie de Paris participe à l’effort national et européen de lutte contre la fraude et la contrefaçon monétaires en accueillant sur son site pessacais à la fois le Centre national d’analyse des pièces (CNAP) et le Centre technique et scientifique européen (CTSE) de la Commission Européenne qui nécessitent, l’un et l’autre, des équipements performants et des dispositifs technologiques de recherche toujours plus perfectionnés.

Le Centre national d’analyse des pièces est l’autorité nationale compétente en matière d’expertise de pièces euro. Ses principales missions sont de :

  • lutter contre les contrefaçons en euro détectées ;
  • expertiser, classifier les différents types de contrefaçon ;
  • former policiers et gendarmes en charge de la lutte contre la fausse monnaie ;
  • assurer en priorité le travail pour le Centre technique et scientifique européen (CTSE) ;
  • représenter la Monnaie de Paris aux réunions des instances européennes.

 

Le CNAP travaille en relation avec :

  • la Banque de France : afin de valider les différents types de machines de tri automatique pour les opérateurs de la filière fiduciaire ;
  • l’Office central de répression du faux monnayage : afin de former des correspondants techniques opérationnels, police et gendarmerie ;
  • ECFIN (service de la protection de l’euro) de la Commission européenne.

Le nombre de fausses pièces détectées en circulation en France a connu une forte baisse (43 000 contrefaçons en 2008, 24 996 en 2013) et reste stable depuis 2014.

 

Retrouvez la liste actualisée des machines de traitement de monnaies métalliques testées par un Centre national d'analyse des pièces de l'Union européenne (CNP).

Découpe flan
Coin
Outillage
Pluie de flans
Vérification
Conditionnement
Conditionnement

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