BABEL, exposition NFT par Robert Alice

À propos

Du 30 juin au 22 octobre 2023

11, quai de Conti - 75006 Paris

Dans les salles du musée

Tarifs

Prix d'entrée du musée

Robert Alice présente BABEL du 30 juin au 22 octobre 2023 à la Monnaie de Paris

Cette exposition d'art à la fois physique et numérique, construite en étroite collaboration avec l'institution monétaire et la plateforme NFT LaCollection, fait dialoguer le Web3 et les NFT avec la plus ancienne institution de France. Dans ce projet innovant, nourri d'échanges approfondis avec les conservateurs du musée de la Monnaie de Paris et utilisant une grande variété de technologies de pointe, des smart contracts aux scans LiDAR en passant par la réalité virtuelle et l'intelligence artificielle, les œuvres explorent des sujets conceptuels et philosophiques centraux pour la blockchain.

Empruntant son titre à la nouvelle de 1941 de José Luis Borges, La Bibliothèque de Babel, cette nouvelle présentation de Robert Alice explore les blockchains à travers le prisme de la bibliothèque infinie de Borges : un espace constitué de pièces hexagonales, toutes identiques et interconnectées, présentant le même nombre d'étagères sur lesquelles est disposé le même nombre de livres, dotés du même nombre de pages, de lignes et de caractères, constituant toutes les variations possibles, écrits et à venir, de livres sans aucun contenu lisible.

 

Un dialogue entre artiste du Web3 et institution multiséculaire

Robert Alice est un artiste, historien de l'art de formation, commissaire d'exposition, auteur, pionnier de l'art crypto et spécialiste des NFT. En 2021, il a organisé la première vente aux enchères de NFT dans une grande maison de vente : Natively Digital, avec Sotheby's.

Les œuvres d'art du projet BABEL sont toutes hybrides. À la fois numériques et physiques, elles soulignent ainsi l'importance de la matérialité et de l'histoire dans la démarche artistique de Robert Alice, et attirent l'attention sur les liens des technologies de la blockchain avec le passé. La vingtaine d'œuvres qui compose le projet sont avant tout des NFT ; les caissons lumineux et impressions présentés dans le parcours du musée sont les jumeaux physiques des œuvres numériques. Un QR code placé sur le cartel permet d'accéder à l'œuvre numérique sur la plateforme de LaCollection.

L'artiste a été invité à visiter le site parisien, ses salons historiques, son musée et son médailler, ainsi que l'exposition L'Argent dans l'art. De cette visite et des échanges avec l'équipe de la conservation, et en particulier avec Dominique Antérion, chargé des collections monétaires, sont nées deux séries d'œuvres inédites directement inspirées de l'architecture, de l'histoire et des collections patrimoniales de la Monnaie, présentées en avant-première dans le cadre de cette exposition : The Blueprints et Ornement and Crisis.

The Blueprints

Nouvel ensemble d'œuvres inédites, les Blueprints s'inspirent des plans architecturaux et dessins industriels des collections de la Monnaie de Paris et les remanient pour en faire des abstractions à grande échelle.

Les dessins architecturaux et techniques d'origine (1890-1930) ont été entremêlés avec des diagrammes, des typologies, des sources littéraires et esthétiques liées à l'histoire des blockchains. Chaque œuvre débute avec un arrière-plan réalisé par une Intelligence artificielle à partir d'une base de données. Utilisés comme toile numérique, les plans originaux de la Monnaie de Paris sont fragmentés et fracturés, avant d'être à nouveau superposés avec un encodage supplémentaire, qui redessine les contours apparents avec les lettres « MCV », nouvelle référence à la bibliothèque de Borges où existe un livre qui ne contient que des variations de ces trois lettres.

Ornaments and Crisis

La deuxième série inédite réalisée en réponse aux collections de la Monnaie de Paris présente une histoire alternative des crises financières. Elle cite, par son titre, l'ouvrage d'Adolf Loos, Ornament and Crime (1908), manifeste moderniste pour une architecture dépouillée dont la forme épouse la fonction. Directement influencée par l'actualité récente, cette série a été inspirée par la couverture médiatique intense autour de l'effondrement de la Silicon Valley Bank puis du Credit suisse en 2023. Robert Alice plonge dans l'histoire et sélectionne une centaine de ces crises financières, de 33 avant J.-C., jusqu'à nos jours. Il confronte ces moments de chaos et d'instabilité à la solidité incarnée par le bâtiment néo-classique de la Monnaie de Paris. À travers les images prises spécialement par des scans LiDAR, technologie de pointe utilisée dans les études archéologiques et architecturales, le bâtiment prend des allures fantomatiques et devient transparent et instable. Certaines des crises financières sont évoquées par des objets issus des collections patrimoniales de la Monnaie de Paris et présentés dans des vitrines en regard des œuvres de Robert Alice : mutations monétaires sous Philippe le Bel, spéculation sur les bulbes de tulipe au XVIIe siècle, banqueroute de John Law au XVIIIe siècle, jusqu'à l'inflation ukrainienne actuelle.

Detail of Robert Alice, Block 34 (51.895167° N, 1.4805° E). Credit: Theo Christelis Photography

Portraits of a Mind

Créée en 2019, l'œuvre circulaire de 140 cm de diamètre est gravée sur sa circonférence d'une portion du code Bitcoin inventé par Satoshi Nakamoto. En partant du centre, les chiffres du code forment les motifs en spirale du tableau. Parmi eux, 32 chiffres incrustés d'or se révèlent en fonction de la lumière. La peinture fait partie d'une série de 40 œuvres, dont les 20 premières sont aujourd'hui réparties chez des collectionneurs à travers le monde. Cette dissémination fait écho à la décentralisation au cœur même du principe du code source ouvert par Nakamoto. La forme de l'œuvre l'inscrit dans une histoire : elle rappelle tout à la fois les anciennes monnaies japonaises, les roues de chiffrage, les cartes astronomiques.

The Fragments

Évolution de Portrait of a Mind (2018), The Fragments est un exercice de co-création entre l'artiste, le collectionneur et le visiteur. Poussant l'éthique de la fragmentation et de la décentralisation d'une œuvre d'art jusqu'à sa conclusion logique, The Fragments fragmente un "block" de Portrait of a Mind en 12 gravures individuelles du code source original BTC Core V0.10 de Satoshi Nakamoto, l'inventeur du Bitcoin. L'artiste invite le collectionneur ou le spectateur à repositionner l'œuvre d'art dans différentes compositions et typologies, voire à décentraliser physiquement l'œuvre dans diverses architectures.